Des données sont projetées sur une glace semi-réfléchissante placée devant les yeux du pilote. Ces données sont collimatées à l'infini, de sorte qu'elles viennent se superposer au monde extérieur sans que le pilote ait besoin d'accomoder sa vision.
Les informations pertinentes doivent absolument être analogiques, de façon à homogénéiser le pilotage aux instruments et le pilotage à vue. Certaines sont liées à l'avion ("maquette", c'est-à-dire un des deux côtés de l'incidence), d'autres à la masse d'air (vecteur vitesse, énergie totale), d'autres au sol (horizon, piste synthétique, plan d'approche sélecté...)
On voit ici une approche à Orly par beau temps.
Le HUD est celui de l'Airbus A320. Que peut-on dire de la situation actuelle ?
Le plan d'approche sélecté (les deux petits "signe égal") est de 2°, c'est une erreur du pilote, car à Orly, le plan d'approche nominal est de 3°. L'avion suit une pente sol de 2,6°, et subit une dérive droite de 2,5°. Il est un peu à gauche de la piste, mais sa trajectoire sol tend à le ramener dans l'axe (le vecteur-vitesse est placé à droite de la piste). Son inclinaison est quasi nulle. Sa vitesse, excédentaire (vecteur vitesse placé au dessus du petit triangle représentant la vitesse d'approche) est en diminution (flèche vers le bas sur l'aile gauche du vecteur vitesse). L'avion est à 1170 ft radiosonde.
L'appareil est maintenant à 860 ft radiosonde. Il est toujours sur un plan d'approche à 2,5°, mais en rattrapage de plan (le seuil de la piste arrive sur le repère des -3° et le pilote "vise" le milieu de piste). Sa vitesse est à un ou deux noeuds près égale à la vitesse d'approche. Il subit toujours une dérive droite de l'ordre de 2,5° et il est revenu sur l'axe de piste.
A 300 ft radiosonde, l'appareil est bien placé sur son plan de 3° (le seuil de piste est situé juste vis à vis du repère -3°) et se dirige vers le seuil de la piste 26. La vitesse est à peine excédentaire, et en légère augmentation.
A présent, nous sommes proches du toucher, l'avion est rigoureusement à la bonne vitesse, sur un plan de 3° qui va le mener à un impact légèrement avant les plots IFR. Il a une infime inclinaison à gauche, mais son vecteur-vitesse sol le mène un peu à droite de l'axe de piste.
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A-t-on besoin de plus ?
Il serait bon d'oublier désormais le "Badin", et de raisonner en incidence. Il manque aussi à cette symbologie une image de piste synthétique car pourquoi devrait-on piloter avec une symbologie différente en cas de plafond bas ?
Enfin, l'énergie totale est ici assez mal représentée, en particulier la notion de "pente totale" nous échappe.
Malgré tout on a bien vu qu'à travers un HUD bien conçu (ce qui n'est malheureusement pas le cas du 320)
ON COMPREND TOUT
On comprend l'avion, la mécanique du vol, et ce que fait l'autre pilote INSTANTANEMENT !
Pour info, voici comment est concu le HUD du Falcon 2000 (Dassault)